Le Premier ministre a rappelé l'interdiction d'accéder aux plages au moins jusqu'au début du mois de juin 2020 alors que dans les régions dites, "vertes" (dont 4 départements bretons font partie) l'accès aux parcs, aux forêts ainsi qu'aux jardins publics sera possible dès le 11 mai prochain.
Nous sommes nombreux aujourd'hui à ne pas comprendre cette décision et s'il y a une explication sensée à cet interdit, j'aimerais le comprendre ?
Suite à un article faisant part de mon incompréhension face à l'absurdité d'une telle décision (paru dans la presse le 28 avril 2020), j'ai reçu de nombreux appels, messages et informations diverses.
L'un d'entre eux a particulièrement retenu mon attention. Je souhaite le partager avec vous...
Les lignes qui suivent ont été rédigées par Bertrand Rowe, Directeur de recherche au CNRS, retraité et Lauréat du prix Descartes 2000 de la Recherche Européenne. Nous avons longuement échangé au téléphone, voici ce qu'il dit :
"Dans un article paru dans la presse le 29 avril, la navigatrice Anne Quéméré s’interroge sur l’interdiction de l’accès au littoral, aux plages et à la mer lors du déconfinement prévu le 11 mai prochain : S’il y a une explication (nb de l’interdiction), j’aimerais la connaître ?
Je lui réponds : non Anne, il n’y a aucune justification scientifique ou technique à une telle interdiction sinon l’incompétence des autorités et de certains de leurs « sachants ».
Je ne suis ni virologue ni médecin mais, en tant que physicien, mécanicien des fluides, chimiste et connaissant bien les aérosols, la fameuse distance des 1m et le dénigrement du port du masque m’ont dès le début mars interpellé. J’ai donc aussitôt initié ce que nous appelons, dans notre jargon, un « état de l’art ». Il consiste à repérer, récupérer puis lire les articles parus sur un sujet dans les journaux scientifiques au niveau international.
Cela m’a permis d’échanger directement avec des scientifiques reconnus dans ce domaine entre autre, Marc Wathelet, virologue , 25 ans d’expérience sur les coronavirus, Lydia Bourouiba du MIT aux USA , ou encore, lidia Morawska de la Queensland University of Technology à Brisbane en Australie.
Convaincu de l’importance d’une voie de transmission aérienne du Covid-19 nous avons été quelques-uns à tenter d’alerter les gouvernements ainsi que la presse sur les dangers de ce type de transmission (dite aussi aérosol) et à plaider pour le port du masque pour tous. L’écho a été malheureusement très relatif.
De son côté, Lidia Morawska, accompagnée d’un collègue chinois, a fait paraître le 10 avril dernier dans Environment International un article d’alerte : « Airborne transmission of SARS-CoV-2: The world should face the reality » (aérosol transmission du SARS-COV-2 : le monde devrait faire face à la réalité). Dans son laboratoire elle dispose de l’installation la plus performante au monde pour mesurer les tailles de gouttelettes émises par un être humain depuis sa bouche ou son nez.
Lydia Bourouiba pour sa part dirige un laboratoire au MIT (Massachusetts Institute of Technology près de Boston). Elle y étudie la propagation des fluides multiphasiques (air avec gouttelettes) que l’être humain peut émettre.
Que peut-on retenir de leurs travaux et de ceux de nombreux autres chercheurs ?
Lorsque nous respirons, parlons, chantons, toussons, éternuons nous émettons des bouffées d’air chaud (de l’ordre de 32° C) contenant des microgouttelettes de fluide biologique (de tailles micrométriques : d’une fraction à quelques centièmes de millième de mm), ce fluide étant composé à 98-99% d’eau. Ces gouttelettes peuvent contenir des virus si l’individu qui les émet est infecté.
Les plus grosses vont tomber rapidement à terre ou, sur du mobilier et divers objets, voie de transmission dite par contact, d’où l’importance rappelé à juste titre du lavage de main. On comprend aussi qu’un contact direct avec l’individu contagieux puisse mener à la contamination.
Mais les plus petites vont pour leur part être entrainées dans la bouffée qui, si l’atmosphère environnante est plus froide, va s’élever dans une sorte d’effet « montgolfière ». Dans ce mouvement des gouttelettes de taille intermédiaire, elles aussi entrainées, vont très rapidement perdre leur eau par évaporation, donnant naissance à des particules nettement plus petites contenant, entre autres matières, beaucoup de virus (noyaux secs). Pour des raisons de mécanique des fluides basiques, les petites particules ne tombent pratiquement pas à terre et reste suspendues dans l’air ambiant presque indéfiniment. Ainsi se créé un « aérosol viral ».
Dans toutes les structures fermées, établissement recevant du public, moyens collectifs de transport, logements collectifs, bateaux de croisière, l’air est souvent recyclé pour des questions d’économie d’énergie en cas de chauffage ou de climatisation. Cela, même si une partie d’air frais est toujours admise. Les bouches d’extraction sont souvent en altitude. En cas de recirculation, on comprend alors la raison des contaminations massives (salle de prière à Mulhouse etc).
Le danger de contamination « aérosols » se situe donc essentiellement en intérieur. Il est généralement admis que, le risque de contamination est également plus ou moins proportionnel à la quantité de virus à laquelle on est exposé. D’où les précautions indispensables pour le personnel soignant.
Qu’en est-il en extérieur : l’exposé ci-dessus démontre que le danger est bien moindre sauf sur une zone surpeuplée. La bouffée chaude et éventuellement infectante va monter en altitude et être rapidement dispersée par le vent. Plus le milieu est ouvert et plus cette dilution sera rapide. En Bretagne la température de l’air favorise l’effet « montgolfière ». L’estran et les plages sont en général largement aérées.
En conclusion il est incompréhensible que plages et estran soient frappés d’une interdiction d’accès pure et simple par rapport au reste de notre territoire : incompréhension des pouvoirs publics en ce qui concerne la voie aérosol qu’ils avaient jusqu’ici farouchement niée ? pure volonté de brimade et de stigmatisation ?
A condition de respecter la distanciation (et celle de 1 mètre est notoirement insuffisante), d'éviter la surpopulation, de bien se laver les mains si suspicion de contamination, précautions valables partout, nos rivages bretons ne méritent pas tant de haine.
Enfin, pour tous ceux qui ont choisi de vivre le long du littoral au rythme des marées, les priver trop longtemps de leur promenade, pêche à pied ou sport favori (quand il est individuel), c’est mettre en danger leur santé autant physique que mentale.
« Homme libre toujours tu chériras la mer » a dit Baudelaire, peut-on y ajouter qu’il n’y a d’autorité que de compétence et qu’il n’y a pas à obéir à l’aberrant."
C'est 1945 mais à l'envers...
On libère Paris avant de pouvoir débarquer sur les plages normandes.
Bonjour.
Prenez une carte de France et tracez un cercle de 100 km de rayon
à partir de n'importe quel point de la côte de Bretagne.
Surprise !!! Il n'y a que le tiers voire la moitié sur terre.
Ce n'est pas en Bretagne mais centrez votre compas sur La Hague, c'est étonnant.
Je comprend également qu'il me sera interdit d'aller jeter un coup d'oeil sur mon bateau
au corps mort.
Pour une réouverture des plages😍comme on les aime😍avec les bancs de sirènes😍😂
Triste de lire des revendications comme celle d'Anne Quéméré, qui veut pouvoir profiter de son privilège d'habitante de la côte. La question n'est absolument pas relative au risque de contagion mais uniquement quel est l'exemple donné ? Par ce que il faudrait rappeler que pour les habitants, au hasard, de Seine saint Denis, le confinement c'est déjà infiniment plus difficile que dans la baraque de bord de mer, alors si en plus c'est pour apprendre que certains profitent de ballades sur la plage le week-end... et qu'on ne me dise pas qu'ils ont choisi d'habiter en cité. La fraternité c'est aussi avoir cela en-tête - chaque instant - et pourtant c'est un ultra dépendant à l'outdoor qui vous parle. Pourrions-nou…